Milan, centre de production et d’échanges au cœur d’un vaste réseau de transport
Dynamique et entreprenante, Milan est la principale place financière d’Italie, mais aussi la première ville du pays sur le plan du commerce et de l’industrie. Moteur de l’extraordinaire croissance économique nationale au 20e siècle, c’est aujourd’hui la ville la plus riche d’Italie, et l’une des plus prospères d’Europe.
Centre de production et d’échanges, Milan est également au cœur d’un vaste réseau de transport. Les liaisons routières et ferroviaires rayonnent vers la périphérie, en particulier vers le nord, et la ville est desservie par trois aéroports. Les transports publics milanais sont très efficaces, grâce à un important réseau de bus, tramway, et métro circulant dans toute l’agglomération.
Le métro de Milan compte cinq lignes, qui constituent le réseau le plus grand et le plus moderne d’Italie, et l’un des plus modernes d’Europe. Ces cinq lignes sont numérotées et associées à différentes couleurs : M1 (rouge), M2 (verte), M3 (jaune), M5 (violette) et M4 (bleue). Cette dernière est en cours de construction : la livraison du premier tronçon est prévue en octobre 2022, et le reste de la ligne d’ici à 2024. Totalement automatisées, les lignes M5 et M4 bénéficient des toutes dernières technologies et assurent la liaison avec les trains régionaux. Une fois la ligne M4 mise en service, la ville de Milan totalisera 118 km de lignes de métro et 136 stations.
Les tramways milanais, quant à eux, existent depuis 1876 ; à l’époque, ils étaient tirés par des chevaux. Aujourd’hui, le vaste réseau de 18 lignes est l’un des moyens les plus rapides et les plus faciles de se déplacer en ville. On retrouve le même matériel roulant dans les villes de Lisbonne, Porto et San Francisco, cette dernière ayant d’ailleurs acheté ses tramways à la ville de Milan. Milan possède également 132 lignes de bus et quatre lignes de trolleybus (bus électriques avec système de caténaires), qui facilitent également les déplacements urbains.
L’offre de transport public est complétée par des taxis et plusieurs dispositifs de mobilité partagée et de micromobilité : voitures, vélos, trottinettes, etc. Pionnière, la ville de Milan a toujours été à la pointe de l’innovation et du respect de l’environnement, et son plan de mobilité figure parmi les plus aboutis au monde. Capitale italienne de la mobilité intelligente, elle encourage l’adoption de solutions de transport alternatives et de nouvelles mobilités mettant l’accent sur le partage et sur un mode de vie durable.
Stratégie de mobilité : extension du métro, zones à faible émission, mobilités actives et partagées
- Zones à trafic limité et à faibles émissions (ZTL et LEZ) : Zone C et Zone B
La Ville de Milan a pour ambition de repenser l’utilisation des routes et de l’espace public en faveur des mobilités non polluantes (marche, vélo, mobilités douces, etc.) et d’aménager des zones pouvant accueillir des activités commerciales, culturelles, sportives et de loisirs. L’objectif : la « ville du quart d’heure », à l’échelle du quartier, permettant à tous les citadins d’avoir accès à la plupart des services à proximité immédiate.
Le Plan milanais pour une mobilité urbaine durable vise les objectifs suivants :
1) la mobilité durable ;
2) l’équité, la sécurité et l’inclusion sociale ;
3) la qualité de l’environnement ;
4) l’innovation et l’efficacité économique.
En 2012, la Ville de Milan a instauré la « Zone C », zone à trafic limité (ZTL) associant un système de péage urbain et des restrictions d’accès pour les véhicules les plus polluants dans le centre historique. L’objectif de cette disposition, et notamment de son volet péage, est d’améliorer la qualité de vie, la fluidité de la circulation et la sécurité de tous les usagers : résidents, étudiants, travailleurs et visiteurs.
Cette mesure a été suivie en 2019 par la création de la Zone B, zone à trafic limité (ZTL, ou zone à faibles émissions, LEZ, de l’anglais Low Emission Zone), où l’accès et la circulation des véhicules les plus polluants peuvent être interdits. Cette zone, qui couvre environ 72 % de la ville, a pour but de limiter progressivement la présence des véhicules les plus anciens et les plus polluants, de façon à améliorer la qualité de l’air pour les citoyens et à réduire les effets néfastes des polluants (PM10, NO2) sur la santé publique, conformément aux réglementations européennes. L’accès par des portiques électroniques facilite la gestion de la circulation et l’application des contraventions en cas d’infraction. La Zone B permet en outre de contrôler les transports de matières dangereuses dans le centre-ville densément peuplé, mais aussi de suivre en temps réel les vitesses de circulation sur les voies artérielles afin de mieux connaître le trafic et de prévoir les éventuels ralentissements sur le réseau routier urbain.
- Construction et ouverture de la ligne M4
L’enjeu stratégique de la ligne M4 réside dans le fait qu’elle reliera le centre historique aux quartiers est (Forlanini et aéroport de Linate) ainsi qu’aux quartiers ouest (Lorenteggio et gare San Cristoforo), créant un réseau de transport urbain intégré, plus rapide, plus efficace et moins polluant. Elle traversera ainsi la ville de part en part, de sorte qu’il sera beaucoup plus simple de se rendre aux trois aéroports : Linate, Malpensa et Bergamo Orio al Serio. La gare de Segrate-Porta Est (en construction) assurera la liaison entre la ligne M4 et les lignes à grande vitesse ainsi que les lignes ferroviaires locales et régionales.
Parmi les résultats escomptés de la mise en service des lignes M4 et M5 :
- 30 millions de déplacements en voiture en moins par an ;
- une réduction des émissions d’environ 2 % ;
- une économie annuelle de consommation d’hydrocarbures d’environ 16 millions de tonnes.
- Financement de l’extension des lignes de métro par le Plan national de relance et de résilience (PNRR)
Le Plan national de relance et de résilience (PNRR) a fléché environ 732 millions d’euros pour l’amélioration de la desserte du métro milanais par la Ville de Milan. Les projets visés sont trois extensions de ligne (déjà actées), un gigantesque dépôt pour l’opérateur ATM, et une nouvelle ligne M6 (en projet).
- Pistes cyclables et mobilités partagées
La mise en place de dispositifs partagés constitue un outil essentiel pour réduire l’utilisation de la voiture dans une ville où celle-ci est encore trop présente, tout en permettant aux citoyens de se déplacer plus facilement et plus rapidement. Couplés aux transports publics, les dispositifs partagés offrent aux Milanais et aux usagers de la ville une alternative viable à la voiture individuelle, alternative parfois même plus rapide que les véhicules motorisés. Aujourd’hui, Milan possède un parc de 22 000 vélos, 5 250 trottinettes, 4 373 cyclomoteurs et 2 333 voitures en libre service.
L’aménagement de nouvelles pistes cyclables devrait par ailleurs jouer un rôle central dans l’amélioration future des déplacements, mobilités et réseaux durables. Actuellement, il existe 298 km de voies cyclables, sous la forme de pistes cyclables, de bandes cyclables, mais également des zones 30, où la limitation de vitesse favorise la cohabitation des voitures et des vélos. La création de 75 km de pistes cyclables supplémentaires est prévue en 2022.
Innovation : déploiement du MaaS
Milan fait partie des trois grandes villes italiennes sélectionnées pour le déploiement du modèle de mobilité servicielle (MaaS, de l’anglais Mobility as a Service), grâce à un financement accordé par le Plan national de reprise et de résilience. Cette nouvelle approche de la mobilité prévoit l’intégration de multiples services de transport publics et privés (vélos électriques, bus, voitures en libre service, trains, taxis, avions, trottinettes, etc.) mis à la disposition des usagers par le biais d’un plateforme numérique unique.
Le projet présenté par la ville a également été retenu pour la mise en œuvre d’un « Living Lab » unique en Italie, démarche intégrant la recherche et l’innovation en conditions réelles. Une expérimentation opérationnelle sera ainsi réalisée sur une ligne de transport public existante afin de favoriser la mise en place de nouveaux services pour les usagers et d’améliorer la sécurité, la fiabilité et la résilience du système de l’agence milanaise de transports publics (TPL). La Ville de Milan a décidé d’effectuer cette expérience sur la ligne 90/91, en visant trois objectifs stratégiques : la connectivité, l’intermodalité et la satisfaction des besoins des citoyens. Des technologies de conduite autonome seront donc testées sur cette ligne, et des solutions d’intermodalité en mode MaaS seront mises en place à certains arrêts.