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Information voyageurs et billettique : on en parlera à Strasbourg

Ouverture des données, analyse des flux de déplacement et de l’affluence sur un réseau, prévisions de fréquentation, solutions de paiement et cartes de transport vertes… Les exposants présents à EuMo Expo 2024 à Strasbourg du 1er au 3 octobre, présenteront des innovations qui facilitent la gestion et optimisent l’exploitation des réseaux de transport.

L’objectif ? Mieux répondre aux attentes des voyageurs ! 💪

Photo de Liliana DREW - pexels.com

Un réseau de transport optimisé

Bien dimensionner l’offre de transport suppose de bien connaître les trajets effectués par les voyageurs. Flowly analyse les flux de déplacement origine-destination. La start-up a développé trois méthodes de calcul :

  1. La billettique inversée s’appuie sur l’historique de validation des voyageurs, un algorithme en déduit une probabilité d’origine-destination intégrant les correspondances entre les lignes.
  2. Des capteurs brevetés placés dans les véhicules qui enregistrent en temps réel les signaux passifs des smartphones.
  3. Et un mix enquête de terrain et capteurs avec son partenaire Alyce.


« A partir de l’historique des données sur une année, nous utilisons des algorithmes de machine learning (IA) pour faire des prévisions de fréquentation sur une ligne de transport pour chacune des courses. Il est possible de démarrer à partir d’un mois de données et d’affiner au fur et à mesure de la collecte de la data, mais aussi d’y intégrer la saisonnalité »
, explique Julien TENENBAUM, fondateur de Flowly qui compte une cinquantaine de réseaux urbains et interurbains parmi ses clients comme Nice, Rouen, Orléans ou encore Le Havre.

L’analyse des flux de déplacement croisée avec les données transport des SAEIV et de la billettique notamment, offre une multitude d’applications :

  1. Améliorer la productivité du réseau en ajustant la fréquence et les itinéraires des lignes en fonction de leur fréquentation d’un bout à l’autre du parcours
  2. Informer les voyageurs sur les prévisions d’affluence
  3. Analyser la fraude en recoupant les données de comptage et la validation, et donc optimiser les contrôles grâce à l’identification des lignes, horaires et stations où la fraude est la plus importante
  4. Analyser la ponctualité au regard des temps de parcours qui permet de repérer les « points noirs »
  5. Suivre la production kilométrique réelle…


« La création d’indicateurs de performance énergétique corrélés à l’usage des lignes est aussi importante à suivre sur la durée du contrat lorsque se pose le renouvellement et de verdissement des flottes… », souligne Julien TENENBAUM.

Une offre adaptée aux besoins des voyageurs

Identifier les besoins de déplacement des voyageurs permet de détecter les trajets qui ne sont pas accessibles en transport en commun. C’est le pari de viaTransit qui s’appuie sur les recherches porte-à-porte réalisées par les usagers dans son appli MaaS. « Ces recherches génèrent du volume, car nous sommes les seuls à intégrer les offres de transport régionales. Aujourd’hui, nous faisons ce travail manuellement. L’idée à terme est d’automatiser cette tâche avec l’IA, le but étant de parvenir à une solution clé en main pour faire émerger des tendances », explique Darius MARTIN, co-fondateur et président de viaTransit.

En attendant, la start-up de Montpellier commercialise, en marque blanche, sa plateforme nationale MaaS qui cible en priorité des collectivités intermédiaires – entre 10 000 et 200 000 habitants comme le Pays de l’Or et Sète en Occitanie – qui sont les grandes oubliées du digital. Cette appli rassemble tous les modes de déplacement y compris le transport à la demande (TàD) grâce à des collaborations passées avec Padam Mobility et Simpliciti. Elle permet à un voyageur d’utiliser un calculateur d’itinéraires, de réserver et d’acheter son titre de transport directement dans l’appli avec un seul compte via son partenaire Matawan (ex-Ubitranport). Une solution sur étagère qui permet de réduire les coûts d’implémentation et d’abonnement, et de la déployer rapidement – en moins d’une semaine – selon Darius MARTIN.

Une expérience voyageur augmentée

Améliorer le confort des voyageurs passe notamment par une anticipation de ses déplacements en fonction de la foule. Affluences propose plusieurs solutions pour évaluer la fréquentation à bord d’une rame de métro, d’un tram ou d’un bus, mais aussi d’une agence commerciale et d’une infrastructure comme une gare ou une station. L’entreprise a notamment breveté voici un an et demi sa technologie de traitement algorithmique des images (vision par ordinateur) qui « scanne » la rame en sortie de station via une caméra. Les données sont ensuite envoyées dans le cloud grâce au réseau 3G/4G et transmises à la station suivante. Les voyageurs sont alors avertis via des lumières LED situées au-dessus des portes du métro comme à Lyon, cette information pouvant être diffusée sur d’autres supports de communication. Cette technologie vise à mieux gérer les flux de voyageurs, et à terme à adapter le plan de transport. « Notre solution permet d’importantes économies, car le matériel est installé sur le quai et non dans les rames. Ce qui facilite également sa maintenance », souligne Veronica FACCIO, Business Developper chez Affluences. En agence commerciale à Lille, Orléans et au Mans, l’entreprise déploie une caméra reliée à un micro-ordinateur : l’outil qui utilise l’IA va capter la vitesse d’avancement de la file et en déduire le temps d’attente. L’agence peut alors utiliser ces données pour améliorer le confort de ses clients. S’agissant d’une infrastructure comme la gare routière d’Aix-en-Provence, l’enjeu est d’optimiser l’utilisation des quais et les circulations, et d’adapter les services de maintenance et de nettoyage en fonction des déplacements.

Un paiement simplifié

Faciliter le parcours d’achat et la validation des titres de transport améliore l’expérience voyageur et incite à utiliser les transports collectifs.

Worldline, spécialisé dans les services de paiement, a été le premier en France à mettre en œuvre l’Open Payment dès 2018, transformant la carte bancaire ou le smartphone en titre de transport. Cette solution gère notamment la tarification dynamique qui garantit le meilleur prix au voyageur et la multi-validation facilitant les voyages en groupe. Par ailleurs, l’entreprise souligne la solidité de son système de recouvrement des recettes et de sécurisation des transactions. « Notre taux de recouvrement Open Payment fait partie des plus hauts du marché, si ce n’est le plus haut atteignant 99,8% et en progression continue », assure Imededdine HOSNI, responsable produit au sein de la division Transport de Worldline.

Autre moyen de paiement développé, le Wallet de mobilité qui permet à l’usager de visualiser et payer ses trajets avec des moyens de paiement alternatifs tels que des points fidélité cumulés, une subvention reçue de son employeur, un don de la part d’un proche ou encore le FMD (forfait mobilités durables). Worldline propose également le premier système de code barre 2D interopérable qui évite ainsi l’achat de plusieurs titres de transport pour un même trajet. Ce système est notamment utilisé par la Région Grand Est.

Par ailleurs, Worldline accompagne notamment la Métropole européenne de Lille (MEL) qui souhaite encourager le report modal : la MEL récompense financièrement les automobilistes qui renoncent à l’autosolisme ou à prendre leur voiture pendant les heures de pointe. Le spécialiste du paiement fournit la solution logicielle qui permet de s’inscrire au programme, de calculer le montant dû aux automobilistes, de les rétribuer et de gérer la fraude. Ces solutions s’ajoutent aux offres de Worldline intégrables aux plateformes MaaS : « Nous fournissons également une marketplace des mobilités qui permet dans le cadre du MaaS de vendre plusieurs produits de mobilité et de gérer la redistribution des recettes et le calcul des commissions entre les différents fournisseurs de services », précise Imededdine HOSNI.

Une carte de transport verte

À l’heure de la dématérialisation et des mobilités douces, une majorité de voyageurs reste attachée à la carte physique de transport, mais transition écologique oblige, leur fabrication est amenée à « se verdir ».

L’encarteur ISRA CARDS a dévoilé, en avril 2024, sa stratégie RSE : l’industriel, qui propose déjà des cartes RFID en PVC s’est fixé pour objectif d’accompagner les usagers vers des cartes en PVC entièrement recyclées. La volonté de l’entreprise est de faire collecter les cartes à la fin du parcours voyageurs, de les envoyer chez son fournisseur de PVC et de réinjecter la matière dans le circuit de fabrication pour un nouveau cycle de vie de la carte. Une ambition qui implique de créer de toute pièce une économie circulaire : cela nécessite notamment de fédérer les collectivités, clientes d’ISRA CARDS, pour qu’elles mettent en place des points de collecte des cartes qui ne sont plus utilisées comme celles des scolaires, par exemple. Quant à l’étui de protection de la carte, il est peut d’ores et déjà être fabriqué à partir de matière biosourcée comme de l’amidon de maïs. En attendant, les cartes Korrigo destinées à la Région Bretagne par exemple, sont fabriquées dans son usine de 3000 m2 située dans la Drôme. Une autre particularité de ISRA CARDS est de pouvoir sur demande gérer la personnalisation de la carte (nom, photo, profil…) comme du courrier d’accompagnement associé. « Nos cartes sont fabriquées en France dans notre usine, nos fournisseurs sont en France et en Europe proche. Nous valorisons ainsi notre bilan carbone comme nos délais de fabrication », insiste Bertrand VINCENT, chargé d’affaires Transport & Mobilité chez ISRA CARDS.

L’open data à la portée des AOM

L’ouverture des données transport fait partie des obligations imposées par la LOM.

L’éditeur de logiciels enRoute permet à ses clients, Autorités organisatrices des mobilités (AOM) et opérateurs de transport, de piloter en toute autonomie les données théoriques et temps réel décrivant leur offre de transport – de leur collecte à leur diffusion. Des AOM majeures et les principaux opérateurs – Keolis, RATP Dev et RATP CAP, Transdev… – utilisent les outils de gestion des données de mobilité d’enRoute. « Nos solutions prévoient des espaces de travail par producteur de données de sorte que chaque opérateur peut gérer ses données de manière autonome. Cette fonctionnalité permet aussi à une AOM d’améliorer la gouvernance en étant le chef d’orchestre de la donnée sur son territoire et en mettant à disposition de chaque opérateur des outils performants », souligne Pierre CARBONNE, co-fondateur et directeur marketing d’enRoute.

L’AOM ou l’opérateur peut consolider et agréger automatiquement la data et définir ses critères de partage et de publication des données : un système permet de filtrer les datas diffusées en fonction des acteurs et de leurs besoins (calculateurs d’itinéraires, système billettique, outils de data analytics, open data, périmètre géographique, mode de transport…). La solution réalise également la mise en cohérence des données : synchronisation des données temps réel et des données théoriques, dédoublonnement des arrêts et gestion de leur hiérarchie, gestion fine des identifiants (arrêts de transport, lignes, itinéraires, missions, etc.). Les solutions d’enRoute prennent en charge les différents formats de données existants et leurs mises à jour (GTFS, GTFS-RT, SIRI, SIRI Lite, NeTEx avec différents profils). La start-up fondée en 2019, contribue d’ailleurs aux travaux de normalisation des formats de données.